La majorité des plongeurs sous-marins, tout comme les apnéistes, sont sensibles à la protection de l’environnement. Comme tout le monde le sait, les mers et océans sont en grand danger et nous aussi, par conséquent. En effet, 25 % du CO2 est absorbé par ces grandes étendues d’eau et leur bonne santé garantit à l’espèce humaine une profusion de nourriture. Le plongeur éco-responsable a pris le réflexe, au quotidien, de limiter sa consommation de sacs plastique, responsables de million de morts d’animaux sous-marins par an ; de privilégier les circuits courts ; de consommer des poissons issus de la pêche durable ; de limiter ses dépenses en énergies fossiles (véhicule électrique, vélo, covoiturage, transports en commun), afin d’espérer continuer à profiter des spectacles époustouflants que nous offre cette activité et de préserver la faune et la flore . De plus en plus de plongeurs et plongeuses même débutants emportent des petits sacs filets, pendant la plongée, pour ramasser les détritus qui jonchent les fonds marins et les moulinets de parachute remplacent intelligemment les plombs qui détruisent les coraux lors de leurs utilisations. Même en randonnée palmée ou snorkeling, vous pouvez œuvrer et peut être sauver une tortue, une raie, un récif, du corail…toutes les bonnes actions sont les bienvenues. Les formations Padi, SSI et FFESSM conscientisent les nouveaux plongeurs à la préservation du monde sous-marin. Le moniteur et l’instructeur de centre de plongée ou d’école de plongée ont un rôle primordial dans cette prise de conscience qu’ils doivent véhiculer lors des baptêmes, des formations de plongée quel que soit le niveau de plongée. Apprendre à plonger ou faire de la plongée c’est aussi savoir préserver son environnement. Mais si le plongeur prend sa part de responsabilité, qu’en est-il de la fabrication, de l’emballage et de la livraison du matériel sous-marin ? Les fournisseurs ont-ils pris conscience de l’importance de limiter leur empreinte carbone ? Quelles sont les avancées technologiques ? Et s’agit-il de communication marketing ou de réels efforts intéressants ?
1. Le néoprène :
Les combinaisons de plongée, qu’elles soient humides, semi-étanches ou étanches, ou de chasse sous-marine, ainsi que les petits accessoires tels que gant, chausson, bottillon sont principalement fabriqués en néoprène.
Le néoprène (nom de commercialisation) est en fait un caoutchouc synthétique appelé polychloroprène, inventé en 1931 par la société américaine Dupont de Nemours. Ce sont les frères O’Neill, dans les années 1950, qui vont utiliser ce matériau pour fabriquer les premières combinaisons de plongée sous-marine. Le néoprène est souple, élastique, résistant aux hydrocarbures et aux acides ; c’est également un bon isolant thermique et électrique.
Il existe deux façons de fabriquer du néoprène :
- à partir de pétrole qui subit une distillation puis un craquage (cassage des molécules) pour donner du Buta-1,3-diène. Ce dernier subira une chloration pour donner le chloroprène, puis une polymérisation, donnant le polychloroprène. On incorpore ensuite du soufre et un agent élastomère pour aboutir à la version finale ;
- à partir du calcaire qui sera mis dans un four à charbon à 1 700° pour donner du carbure de calcium qui, associé à de l’eau, donnera l’acétylène. Celui-ci va subir une déhydrochlorination pour aboutir au chloroprène puis au polychloroprène par polymérisation, après quoi, comme dans l’autre méthode, on incorpore du soufre et un agent élastomère.
Les deux méthodes sont énergivores, polluantes et, donc, peu respectueuses de l’environnement et il n’existe pas de retraitement de déchets possible pour le néoprène, hormis des initiatives associatives ou individuelles qui recyclent les combinaisons en sac, bijoux ou autres petits objets.
Voyons maintenant ce que proposent les fournisseurs :
- Beuchat, Aqualung et Scubapro ont fait le choix d’un néoprène à partir de calcaire afin de limiter l’utilisation du pétrole ;
- Aqualung et Scubapro utilisent, quant à eux, le Carbo Black, issu de la pyrolyse de pneus usagés, diminuant ainsi l’émission de CO2 de 200 g par combinaison pour Aqualung, cette baisse atteignant jusqu’à 2,2 kg pour Scubapro.
Le matériau X-Foam utilisé dans la confection des combinaisons humides de Scubapro est le seul qui passe les tests très stricts des réglementations Reach (Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques) et HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) qui dressent la liste prioritaire des polluants. De plus, la teinture par dopage, consistant à infuser des pigments colorés dans le plastique fondu, diminue la quantité d’eau nécessaire et les dépenses énergétiques nécessaires à la coloration des combinaisons. Enfin, Scubapro utilise une colle à base d’eau, limitant les solvants (jusqu’à 600 g par combinaison). Cette marque lance cette année un nouveau matériau à base de caoutchouc végétal naturel issu de l’exploitation d’hévéa certifié FSC (Forest Stewardship Council) : le Yulex. L’intérieur des nouvelles combinaisons de la marque américaine est composé de polyester fabriqué à partir de bouteilles en plastique recyclées. Le polyuréthane qui entre dans la confection des sacs remplace le PVC, moins respectueux de l’environnement.

Combinaison néoprène beuchat
2. Emballage :
La protection, le stockage et le packaging des combinaisons, gilets, détendeurs de plongées et petits accessoires induisent énormément de plastique qui finit directement à la poubelle après les achats. Les fournisseurs ont fait beaucoup de progrès pour limiter ces déchets non recyclables.
Mares, en s’inscrivant dans la démarche Blue Ocean fondée par SSI, a diminué de 70 % l’usage du plastique dans ses emballages. Les très populaires X Vision et Pure Vision sont maintenant commercialisés dans des boîtes en pulpe de canne à sucre biodégradables en 90 jours. Elles sont naturellement blanches, pour limiter les produits chimiques et la consommation d’eau lors de la fabrication. Les sacs en maille réutilisables sont fabriqués à partir de bouteilles recyclées et peuvent être utilisés pour collecter les déchets au cours de vos plongées. Les tubas et palmes de plongée sont emballés dans des bio-plastiques. Les combinaisons sont stockées dans des poches à base de maïs biodégradable. Les kits de révision des détendeurs sont envoyés dans des pochettes en papier et carton. La marque italienne demande également à ses employés d’avoir des démarches éco-responsables, comme l’utilisation de gobelets en papier et couverts en bois, de bouteilles réutilisables ou de poubelles de tri sélectif.

Scubapro, dans sa démarche écologique, propose des emballages intelligents et réutilisables. Les palmes Seawing Nova tout comme les bottillons sont livrés dans des sacs mesh réutilisables. Les emballages en plastique des kits de révision sont remplacés par du carton et du papier. Le gel anti-buée Sea Gold est entièrement bio et n’irrite pas les yeux et protège le milieu naturel. L’usine italienne qui fabrique le très célèbre MK25 et les autres détendeurs de la marque est alimentée pour 25 % à partir de panneaux solaires photovoltaïques. Enfin, tous les déchets sont triés et envoyés dans des usines de retraitement et de valorisation des déchets.

Kit de maintenance des détendeurs scubapro
3. Partenariats et ambassadeurs.
Les fournisseurs sponsorisent des plongeurs et plongeuses, qu’ils soient photographes sous-marins ou défenseurs de la vie sous-marine, engagés dans la préservation du milieu marin : par leurs témoignages, articles, vidéos, photos, ils exportent une parole éco-responsable.
Scubapro sponsorise entre autres :
- Julie Andersen, qui a vendu son entreprise, sa maison, sa voiture pour se consacrer à temps plein à la préservation des requins ;
- Neil Andrea, fondateur de Neptunic, marque de sportswear qui reverse une partie de ces bénéfices à des associations de protection de l’environnement ;
- Stephanie Arne, conférencière qui parcourt le monde pour expliquer le bien-fondé de la préservation de l’environnement.
Aqualung sponsorise entre autres :
- Philippe Cousteau, fondateur de l’association EarthEcho International, dont le but est de sensibiliser les enfants à l’intérêt de la préservation des océans ;
- Paul Nicklen, photographe et vidéaste engagé dans la préservation de la faune sous-marine avec la création de la fondation Sea Legacy ;
- le très célèbre Laurent Ballesta, vidéaste des grands fonds et protecteur de l’environnement ;
- Pierre Frolla, champion du monde d’apnée qui possède 3 écoles dédiées à l’apprentissage de sa pratique par les enfants, auxquels il enseigne l’éco-responsabilité.

Mares sponsorise entre autres :
- Pasquale Vassallo, photographe sous-marin diplômé en productions marines à l’université de Naples, en Italie. Il travaille aujourd’hui avec le parc archéologique de Baia et s’implique également dans la préservation de l’environnement marin, s’intéressant à l’interaction entre les organismes et le plastique répandu dans la mer ;
- Boaz Samorai, un explorateur et photographe sous-marin à plein temps basé à Eilat, en Israël, sur les rives de la mer Rouge. Ce militant de la conservation dirige un programme éducatif local sur la protection de la vie marine, le recyclage et la manière de protéger la mer de la pollution et de la surpêche ;
- Karlos Simon, vidéographe sous-marin, spécialiste de la plongée technique, directeur de cours PADI est expert en requins. Sa passion pour les requins et son désir de démontrer qu’ils ne sont pas des tueurs d’hommes l’ont amené à établir, en 2011, un record international, non encore battu, en restant 12 heures sous l’eau entouré de requins-tigres et citrons. Depuis, il mène des recherches sur l’immobilité tonique avec les requins-tigres.
4. Conclusion
L’écologie est à la fois une obligation pour la survie des générations futures mais aussi un outil marketing porteur et les fournisseurs ont bien compris (et pas uniquement dans la plongée) l’intérêt de la communication pour la vente. Le sujet est complexe ; ce qui est sûr, c’est que plus les plongeurs et plongeuses seront exigeants dans leurs choix éco-responsables, plus les fournisseurs feront d’efforts pour l’être… Subchandlers, notre magasin de plongée, est un diving center sensibilisé à la préservation de l’environnement et les voyages de plongée, les stages de photographie sous-marine, les cours de plongée sous marines, que nous proposons ont toujours cette orientation éco responsable.




